La tension artérielle, mesure cruciale de la force exercée par le sang contre les parois des artères, joue un rôle déterminant dans la santé cardiovasculaire. Son équilibre est essentiel pour le bon fonctionnement du système circulatoire et la prévention de diverses pathologies.

La tension artérielle, résultat de la force exercée par le sang dans les artères, varie entre la pression systolique, maximale lors de la contraction cardiaque, et la pression diastolique, minimale entre deux battements. Mesurée en millimètres de mercure (mmHg), elle se situe idéalement entre 115/75 et 120/80, ces valeurs variant en fonction de l’âge et de la journée. Des valeurs inférieures à 90/60 indiquent une hypotension, tandis que des valeurs au-dessus de 140/90 mmHg (mesure médicale) ou 135/85 mmHg (automesure) signalent une hypertension.

Hypotension

L’hypotension n’est pas considérée comme une pathologie et n’est pas en soi dangereuse. On a tous subi les effets bénins d’une hypotension orthostatique (la tête qui tourne et une tunnellisation de la vision lorsqu’on se lève trop vite), et l’hypotension postprandiale (le coup de fatigue après un repas) toucherait près d’un tiers des personnes âgées. En temps normal, des récepteurs sensibles à la pression artérielle (les barorécepteurs, situés notamment près des artères carotides), permettent au cerveau d’ajuster la tension en permanence via la contraction des parois des vaisseaux sanguins et la régulation du volume de sang qui circule dans le corps. La plupart des incidents occasionnels d’hypotension, comme un malaise vagal, ne revêtent généralement pas de caractère grave.

Toutefois, une pression artérielle anormalement basse, persistante, même si elle découle simplement d’une déshydratation chronique, n’est pas anodine. Elle peut entraîner des étourdissements et des évanouissements conduisant parfois à des hospitalisations, notamment chez les personnes âgées. Elle peut aussi suggérer la présence d’un dysfonctionnement des mécanismes de régulation, nécessitant une évaluation médicale approfondie. Ce dysfonctionnement peut en effet être associée à des problèmes plus sérieux tels que le diabète, une insuffisance rénale, une dysfonction du système nerveux autonome, un infarctus du myocarde, ou la maladie de Parkinson.

Hypertension

On parle d’hypertension artérielle (HTA) quand la pression du sang est constamment trop élevée. Bien que 70 % des patients hypertendus n’aient pas de complications, cette maladie chronique, la plus fréquente en France, concerne 1 adulte sur 3 (1 sur 2 l’ignore), et elle était en 2019 le premier facteur de risque de mortalité, devant le tabac. Les risques associés sont nombreux : insuffisance cardiaque, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral (AVC), maladie rénale, troubles de la vision

La génétique joue un rôle important dans la prédisposition à l’HTA. Mais le risque augmente surtout avec l’âge. En cause, différents mécanismes, dont le principal serait le raidissement naturel des artères, qui contribue à intensifier la pression du sang. Les femmes sont globalement moins touchées que les hommes, mais certaines périodes critiques les rendent vulnérables : la prise d’un contraceptif hormonal avec estrogène de synthèse, la grossesse et la ménopause.

Parmi les autres facteurs à l’origine de l’hypertension artérielle, un excès de sel (sodium) est aujourd’hui reconnu comme un élément de risque significatif, particulièrement chez les personnes obèses et les femmes, pour des raisons génétiques et hormonales. Par ailleurs, l’obésité est étroitement associée à une augmentation de la prévalence de l’hypertension artérielle, bien que les liens de causalité n’aient pas encore été clairement établis par la communauté scientifique. Le tabagisme peut altérer la régulation de la pression artérielle et accélérer le processus de vieillissement des artères, contribuant ainsi directement à l’apparition de l’hypertension artérielle chronique. 5 à 7% des cas d’hypertension seraient attribuables à une consommation excessive d’alcool. Enfin, certaines études indiquent que les enfants qui pratiquent moins d’une heure d’activité physique par jour présentent un risque accru de développer de l’hypertension. Enfin, bien que le stress puisse temporairement élever la pression artérielle, son rôle exact dans l’hypertension chronique fait encore débat.

L’adoption d’un nouveau mode de vie aide à réduire l’hypertension artérielle, comme le rappelle l’Organisation Mondiale de la Santé. Une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes, une réduction de la consommation de sel, un exercice physique régulier, une perte de poids, une bonne gestion du stress, l’arrêt du tabac et de l’alcool ont fait leurs preuves. La Haute Autorité de Santé (HAS) affirme que ces mesures hygiéno-diététiques constituent une composante essentielle de la prise en charge des personnes souffrant d’hypertension. Le rappel est important, alors que moins d’un hypertendu sur 2 déclare avoir reçu un conseil hygiéno-diététique dans l’année…

Crédits

Texte : JC Moine / Ethnomédia 

Photo de Mufid Majnun sur Unsplash