Généralement prescrites pour affiner un diagnostic, infirmer ou confirmer une suspicion de maladie ou tenter de comprendre les raisons d’un symptôme, les analyses de sang permettent de mesurer des substances sanguines révélatrices de notre santé. Mais à quoi correspondent les différents résultats des analyses « de routine » ?

L’hémogramme

On l’appelle aussi NFS, pour « numération formule sanguine ». Il permet de compter et d’analyser les cellules de notre sang : les globules rouges, chargées de transporter l’oxygène dans tout le corps ; les globules blancs, soldats de notre système immunitaire ; les plaquettes, essentielles pour colmater les brèches et mettre fin à un saignement. Cet examen permet de détecter d’éventuelles anomalies telles qu’une anémie, caractérisée par une diminution des globules rouges, des signes d’infection, ou encore des traces d’inflammation.

Le dosage de la ferritine

La ferritine est une molécule qui stocke le fer dans notre sang. Elle est essentielle à la constitution de l’hémoglobine des globules rouges. Trop élevé, le taux de fer dans le sang peut indiquer un état inflammatoire, un alcoolisme chronique, voire une hémochromatose. Trop bas, il peut être la conséquence d’une alimentation carencée ou de pertes sanguines importantes, pouvant potentiellement conduire à une anémie.

Le bilan inflammatoire sanguin

Le bilan inflammatoire sanguin évalue la vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C-réactive (CRP), fabriquée par le foie. La VS mesure la coagulation du sang et sert au diagnostic d’une éventuelle inflammation aiguë ou chronique, tandis qu’une augmentation du taux CRP indique une infection ou une inflammation.

L’analyse de la glycémie

L’analyse de la glycémie consiste à mesurer la concentration de glucose (sucre) dans le sang, qui représente la principale source d’énergie pour le corps. Une glycémie élevée à jeun, également appelée hyperglycémie, est un indicateur caractéristique du diabète.

Le bilan lipidique

Ce bilan permet de connaître la quantité de cholestérol, une molécule indispensable à la composition des membranes qui entourent nos cellules et à la synthèse des neurotransmetteurs et de la vitamine D, entre autres fonctions vitales. Il mesure également les triglycérides, sources principales d’énergie pour l’organisme.

L’analyse distingue le cholestérol HDL et le cholestérol LDL, les Docteur Jekyll et Mister Hyde des lipides. Le cholestérol ingéré dans les aliments ou synthétisé par le foie est acheminé depuis cet organe partout dans le corps par des « véhicules » moléculaires appelés LDL (pour Low Density Lipoproteins). Associé au LDL, le cholestérol en quantité trop élevée peut finir par boucher les artères et être source de maladies cardiovasculaires. C’est pourquoi on le surnomme « mauvais cholestérol ». Quand il est « usagé » et doit être recyclé ou éliminé, il circule dans le sang, fixé à d’autres molécules appelées HDL (pour High Density Lipoproteins), qui le conduisent jusque dans le foie pour y être traité. C’est sous cette forme qu’il est surnommé le « bon cholestérol ».

Les triglycérides sont, quant à eux, stockés au niveau du tissu adipeux. Leur excès dans le sang constitue lui aussi un facteur de risque cardiovasculaire.

Le bilan rénal

Ce bilan comprend l’analyse de la créatinine sanguine et de l’urée, des déchets produits par le corps et éliminés par les reins. Ces paramètres permettent d’évaluer la fonction rénale et de repérer un éventuel dysfonctionnement (niveaux élevés de créatinine). L’analyse prend aussi en compte la capacité de filtration des reins en 24 heures, appelée débit de filtration glomérulaire (DFG).

Le bilan hépatique

Le bilan hépatique évalue la santé du foie en examinant différents éléments sanguins. Il inclut les enzymes hépatiques comme les transaminases (ALAT, ASAT) qui indiquent des lésions hépatiques (ALAT) ou des affections musculaires ou cardiaques (ASAT), et les enzymes de la cholestase (PAL, GGT) liées à des problèmes de bile (PAL) ou d’alcoolisme chronique (GGT). La bilirubine, un pigment, peut s’accumuler en cas de dysfonctionnement hépatique, causant une jaunisse (ictère). Les mesures de l’albumine et le bilan de coagulation donnent des indices importants sur le fonctionnement global du foie et ses pathologies éventuelles.

Un bilan sanguin de routine ?

La demande d’un bilan sanguin de routine par les patients est un motif de consultation fréquent en médecine générale. Pourtant, aucune étude ne prouve que ces examens biologiques réguliers réduiraient la mortalité due à des maladies dans la population en bonne santé. En France et dans de nombreux pays, il n’y a pas de recommandation générale pour un bilan sanguin de routine chez les individus sans symptômes, sans antécédents médicaux ou sans facteurs de risque identifiés par le médecin. Pour les adultes en bonne santé, les analyses sanguines sont recommandées pour le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les personnes présentant des comportements à risque, comme avoir des partenaires sexuels multiples ou des relations non protégées. Les personnes à risque élevé de diabète, atteintes de certaines maladies chroniques ou souffrant d’hypercholestérolémie sont encouragées à effectuer des tests sanguins réguliers pour surveiller leur état de santé.

Crédits

Texte : JC Moine / Ethnomédia 

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