La vitamine D a de nombreux effets bénéfiques sur notre organisme, et notamment sur notre système immunitaire. Alors que le déficit en vitamine D est fréquent dans la population française, des études s’interrogent sur son intérêt pour lutter contre la Covid-19.
En mai dernier, alors que nous sortions à peine du premier confinement lié à la crise sanitaire, l’Académie nationale de médecine préconisait officiellement l’utilisation de vitamine D en complément de toute forme de thérapie pour soigner la Covid-19. Pour autant, aucune donnée scientifique n’a jusqu’à présent prouvé qu’elle permet réellement de lutter contre cette infection. Ce n’est pas une raison pour négliger son intérêt pour notre état de santé général !
Soleil et alimentation
La vitamine D est une hormone essentielle à notre organisme qui peut avoir deux origines, notre exposition au soleil et notre alimentation. Elle existe d’ailleurs sous deux formes possibles :
– la vitamine D2 (ou ergocalciférol), présente dans certains aliments d’origine végétale comme les céréales, et les champignons ;
– la vitamine D3 (ou cholécalciférol), produite au niveau de notre peau, sous l’action des UV de la lumière du jour, et que l’on retrouve aussi en quantité importante dans les poissons gras.
Nous stockons la vitamine D au niveau du foie, des muscles et du tissu adipeux. Son action principale est d’augmenter les concentrations de calcium et de phosphore dans le sang. Ce qui a plusieurs conséquences bénéfiques pour notre organisme :
– une consolidation des os, des cartilages et des dents (essentielle durant la croissance, et après la ménopause chez les femmes) ;
– un bon fonctionnement musculaire et nerveux ;
– une régulation hormonale ;
– un bon fonctionnement du système immunitaire.
Déficit avéré et défense immunitaire
Dans les pays occidentaux, on estime que plus de 40 % de la population de plus de 50 ans présente un déficit en vitamine D, surtout entre octobre et mars, lorsque la luminosité quotidienne diminue. C’est d’ailleurs le seul nutriment pour lequel les autorités sanitaires françaises estiment qu’une supplémentation peut être utile en dehors d’une pathologie particulière (pour tous les autres nutriments, une alimentation variée et équilibrée est suffisante pour répondre aux besoins).
Au printemps dernier, juste après la première vague de l’épidémie de Covid-19, quelques études scientifiques ont montré qu’une proportion importante de patients atteints par la Covid-19 avait un déficit en vitamine D, sans pour autant démontrer un lien de cause à effet. D’autant plus que ce déficit est souvent associé à d’autres facteurs de risque de la Covid-19 tels que l’âge, l’obésité, le diabète, la sédentarité, le tabagisme… Difficile donc de faire la part des choses !
Cependant, les effets de la vitamine D sur le bon fonctionnement de notre système immunitaire sont avérés et, d’après l’Organisation mondiale de la santé, une carence en vitamine D peut être associée à des infections respiratoires comme la pneumonie, la grippe et la bronchiolite. Plusieurs études ont donc été lancées récemment pour juger si oui ou non, une supplémentation en vitamine D pourrait permettre de lutter contre la Covid-19. En France, le CHU d’Angers a par exemple initié une étude clinique pour l’efficacité d’une forte dose de vitamine D chez des patients âgés ayant une infection Covid-19 à haut risque d’aggravation. Au Royaume-Uni, le gouvernement envisage de fournir pendant l’hiver des compléments de vitamine D à deux millions de personnes fragiles pour mieux les protéger face au coronavirus. En Norvège, ce sont 70 000 volontaires qui vont être recrutés pour évaluer l’intérêt de l’huile de foie de morue, réputée pour sa richesse en vitamine D !
Un bénéfice potentiel à ne pas négliger
À l’heure actuelle, rien ne permet donc encore d’affirmer que la vitamine D est efficace pour lutter contre les risques d’infection ou d’aggravation de la Covid-19. Pour autant, son intérêt pour notre état de santé général n’est plus à démontrer, et l’on sait qu’une part importante de la population souffre de déficit.
Quelques gestes simples à adopter :
– de mars à octobre, lorsqu’à nos latitudes la lumière solaire contient suffisamment d’UV, exposer la peau de son visage et de ses avant-bras au moins 10 minutes par jour à la lumière du jour (en prenant garde au risque de coup de soleil l’été !) ;
– consommer au moins deux fois par semaine des poissons gras (saumon, maquereau, hareng, sardine, anchois…) ;
– pour les personnes de plus de 60 ans, les personnes à la peau mate voire sombre (chez qui les UV pénètrent moins facilement), les femmes enceintes et les nourrissons, une supplémentation en vitamine D peut être envisagée, après discussion avec votre médecin traitant.
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