Contrairement à ce qu’ont pu suggérer des titres tapageurs, bien avant 2017 nous étions déjà donneurs d’organes présumés. Mais trop souvent, les familles des défunts s’y opposaient faute de savoir. C’est ce que la loi ambitionne de changer.
A chaque nouvelle année, son lot de réformes. En 2017, autant la possibilité pour les médecins de prescrire du sport fait l’unanimité, autant l’entrée en application d’un décret sur le don d’organe fait débat, soit qu’on le trouve excessif, soit qu’on le juge trop timide au regard des besoins vitaux de greffons.
Depuis quarante ans, elles ne le savent peut-être pas, mais les personnes qui décèdent en France sont présumées donneuses d’organes, à moins de figurer sur le registre administratif de ceux qui ont expressément signifié leur refus. Pour des raisons qui leur appartiennent et que nul ne contestera.
Cela reste le cas, et paradoxalement, c’est en faisant mieux connaitre les moyens de signifier son refus de son vivant que les pouvoirs publics espèrent favoriser les dons d’organes. Il s’agirait à terme d’en faire le principal motif de non-prélèvement, plutôt que de s’en remettre au seul avis des familles qui, dans le doute, s’y opposent souvent alors que le défunt y était vraisemblablement favorable.
• A lire dans L’Express, pour comprendre les enjeux de la réforme, l’interview d’un coordinateur des prélèvements d’organes qui vous l’assure : la réforme va dans le bon sens et « les prélèvements ne seront pas automatiques » pour autant.
• Le donneur doit-il être « bien portant » ? Y a-t-il une limite d’âge pour donner ou recevoir ? Qu’en disent les religions ? Le site dédié de l’agence de la biomédecine, dondorganes.fr, répond de façon très concrète à toutes les questions que l’on pourrait se poser, sous la forme d’une FAQ.
Extrait de la vidéo de présentation du site dondorganes.fr
• Tout aussi incontournable, France Adot, la Fédération des associations pour le don d’organes, résume parfaitement les choses en quelques phrases, et il propose d’imprimer une carte de donneur, qui n’a aucune valeur légale, mais permet d’affirmer son choix, notamment vis à vis de son entourage.
• Le Journal international de Médecine a fait une revue des blogs sceptiques ou franchement critiques. Parmi les liens proposés, on s’est particulièrement intéressé à la synthèse juridique du blog Liberté, libertés chéries, qui décortique la logique du législateur et relativise la portée de cette réforme, ainsi qu’à un coup de gueule publié sur Contrepoints.org, selon lequel il ne s’agit rien de moins que du sacrifice totalitaire des individus à la société.
• A lire sur Slate, un article assez édifiant qui s’interroge sur la pénurie de greffons que risque d’induire la baisse des accidents de la route et qui envisage « un système de dons rémunérés ».
• Le site Pourquoi docteur s’est intéressé au modèle de l’Espagne, « championne du monde du don d’organe », grâce à sa remarquable politique d’information, à des sources de greffons plus larges et à des personnels dédiés.
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