Entre un constat accablant de la Cour des comptes, de nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé et l’annonce prochaine d’un nouveau plan d’action gouvernemental, il n’est pas interdit d’espérer que s’améliore enfin la qualité de vie des autistes en France.

Défaut de formation des personnels soignants et éducatifs, dépistage beaucoup trop tardif pour un accompagnement optimal des enfants autistes, structures spécialisées trop peu nombreuses et souvent inadaptées, retard coupable dans les politiques d’inclusion scolaire, sociale et professionnelle, centaines de milliers d’adultes laissés à l’abandon… Depuis le temps que les associations tirent le signal d’alarme, on sait les manquements persistants de l’État français dans la prise en charge de l’autisme, en dépit des trois coûteux plans d’action qui se sont succédés depuis 2005. Espérons que le quatrième, qui a fait l’objet d’une intense concertation ces dernières semaines, ira au-delà des constats contrits et des promesses d’intentions. On peut y croire.

S’il en était encore besoin, la Cour des comptes a récemment remis au Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale un rapport qui dresse un tableau peu flatteur de la situation. On était au courant, mais cela va mieux en le disant, surtout quand le constat émane d’une haute juridiction administrative. Certes, ses préconisations n’ont pas de caractère contraignant, mais elles abondent dans le bon sens et confrontent le législateur et l’exécutif à leurs responsabilités. Le moment est particulièrement bien choisi, alors que le gouvernement peaufine la future politique publique sur ce front prioritaire du handicap.

Autre signe encourageant, la Haute autorité de santé (HAS) vient de revoir ses recommandations de bonnes pratiques et les outils mis à disposition des nombreux professionnels impliqués, dans les secteurs « de la santé, du social, du médico-social, de l’enseignement, de l’emploi, de l’habitat ». Les deux principaux axes d’amélioration attendue portent sur la détection des troubles neuro-développementaux qui doit être beaucoup plus précoce et sur la mise en place de cadres qui favorisent l’autonomie des adultes avec autisme. Les maîtres-mots d’une meilleure qualité de vie pour ces personnes sont, dès leur plus jeune âge, une prise en charge individualisée et, parce que dans la plupart des cas, rien, vraiment rien ne s’y oppose sinon l’ignorance, une place à part entière dans notre société.

En cette période charnière où l’on attend beaucoup du prochain plan autisme, il nous a semblé intéressant de vous proposer un petit rappel de ce qu’est cette condition et des raisons pour lesquelles on l’a si mal gérée en France ces dernières décennies. A lire dans notre introduction au dossier que nous consacrerons cette année à la prise en charge de l’autisme.

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