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Rencontre avec Lylian Barthuel et les rugbymen du Stade Rochellais.
Il faut montrer patte blanche pour avoir le privilège de pénétrer dans les entrailles de l’Atlantique Stade Rochelais (ASR) avec une caméra. Surtout lorsqu’il est question des bobos des joueurs. Montrez un pilier dont l’épaule a été déboitée lors du dernier match, et vous risquez d’offrir aux futurs adversaires des failles utilisables – et ils ne s’en priveront pas – à la prochaine rencontre. Heureusement, apivia-prevention.fr n’est pas un magazine de news et n’a aucune vocation paparazziste.
Lylian Barthuel nous accueille un lundi matin avec un large sourire. Kiné de l’ASR depuis 2011, il pratique aussi l’art du massage, du strapping et de la manipulation ostéopathique en équipe de France depuis 2012.
Le lundi est un jour important pour les joueurs : ils arrivent avec les blessures du dernier match, plus ou moins apparentes, plus ou moins sérieuses, et vont devoir les soigner au plus vite pour participer au prochain.
Les questions que se pose Lylian sont celles de tous les kinés. D’où vient la douleur ? Est-elle le signe d’une simple tension musculaire ou d’une déchirure ? Existe-t-il un problème ostéo-articulaire qui entraîne une compensation musculaire ? Mais les réponses à apporter sont sensiblement différentes de celles de ses confrères.
Une fois le diagnostique posé, il doit en effet optimiser les soins pour permettre au joueur de tenir sa place au moment venu, c’est-à-dire le plus vite possible, sans lui faire prendre de risque physique cependant, et sans faire prendre de risque tactique au groupe au moment de composer l’équipe. Sur le terrain, mieux vaut un sportif au top qu’une vedette en sous-régime.
La position du kiné est donc sensible. Proche des joueurs, il les conseille, les strappe efficacement pour soutenir leurs efforts, et reçoit aussi leurs confidences. Lylian avoue garder pour lui certaines d’entre elles, car aucune confiance n’est possible si un joueur se sent trahi par son soignant. Mais il a aussi le devoir de les convaincre de respecter leurs limites et d’émettre, parfois, un avis défavorable lorsque les coaches le sollicitent chaque semaine sur l’état des sportifs. Comme il l’explique dans une interview accordée à Rugbyrama en février 2015 : « Il y a un échange avec le staff, mais surtout avec le joueur, car c’est lui qui le sent le mieux et sa santé est capitale ». Kiné et coaches évaluent les risques, émettent un avis, mais ensuite « la décision revient logiquement aux entraineurs ».
Au final, on aura passé presque deux heures avec l’équipe du Stade Rochelais. Trop court pour approfondir un sujet « sport et santé » auprès de sportifs de haut niveau, évoluant dans un milieu où la confidentialité est nécessaire. Mais suffisant pour vous faire découvrir l’ambiance et les coulisses d’un moment rarement montré. Pour cela, nous pouvons remercier le Stade Rochelais et Lylian Barthuel. Et nous sommes rassurés, les bobos des rugbymen du stade Rochelais sont bien soignés.
Crédits
Vidéo et photos © Ethnomedia / jcm pour Apivia Prévention