Entre autres moyens de détecter un cancer avant qu’il ne cause des dégâts, une nouvelle technique vient de faire grand bruit. Elle ne dit pas seulement s’il y a ou non trace d’un cancer dans le sang, mais où.

Cancer du sein, de l’utérus ou du colon, voire de la prostate… régulièrement, on sensibilise la population aux différents examens médicaux qui permettent de diagnostiquer la maladie lors d’un contrôle de routine, avant que des symptômes n’ait amené le patient à consulter. Une mammographie, un frottis ou encore une coloscopie ne va pas sans quelques désagréments, mais le bénéfice thérapeutique d’une prise en charge précoce d’un cancer est tel que, quand un dépistage systématique est recommandé par les pouvoirs publics, on ne saurait raisonnablement s’y soustraire.

Sans parler de la médecine prédictive, l’idéal serait de débusquer les tumeurs naissantes encore plus tôt, idéalement avant même qu’elles ne soient détectables au moyen des examens physiques actuels. Il reste bien du chemin, mais une équipe de recherche américaine vient de dévoiler des résultats très prometteurs sur la piste d’un simple test sanguin (nommé cancerSEEK) susceptible de révéler les huit cancers les plus fréquents à partir de fragments d’ADN ou de certaines protéines, les marqueurs sériques, issus de cellules cancéreuses.

À tout prendre, entre une prise de sang et une biopsie ou une coloscopie, le choix est vite arrêté. Dans le cas des cancers de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’œsophage, la question ne se pose même pas, vu qu’il n’existe actuellement aucune méthode de dépistage. On comprend pourquoi la presse s’est enthousiasmée.

• Pour aller vite, vous pourrez lire l’article de la RTBF ou celle du Quotidien du médecin, des synthèses tirées, comme sur beaucoup de sites d’information, de la dépêche AFP.

• Du papier du Figaro sur le sujet, on retiendra qu’il ne faut pas s’emballer. Il n’est pas question pour l’heure d’un moyen de dépistage suffisamment pertinent pour être validé.

• Pour aller un peu plus loin, on appréciera l’article de Pourquoi Docteur, écrit par un médecin, et cela se sent.

• D’autres tests sanguins sont à l’étude. Le Figaro et Le Point vous en parlaient déjà en 2014, et nous avons nous-mêmes évoqué le buzz autour des promesses de Patrizia Paterlini-Bréchot, l’an dernier.

• Au-delà du sang, si l’on élargit le champ, on notera que, sur tous les fronts, des scientifiques s’efforcent de débusquer le cancer au plus tôt. L’élastographie a aussi le vent en poupe. On vous laisse découvrir de quoi il s’agit sur Pourquoi Docteur ou Notre Temps.

• Plus pointue, l’élastrographie passive évoquée par Sciences et Avenir est une méthode d’imagerie similaire, moins intrusive, qui, au lieu de soumettre le corps à des ondes pour révéler les tissus les plus durs, potentiellement tuméraux, analyse les ondes sismiques (oui, oui…) produites par nos cellules, pour établir un diagnostic.

• Un dernier axe de la recherche, pour vous montrer à quel point elle est imaginative : pour passer au crible l’œsophage, une petite capsule à ballonnet, qu’il suffirait d’avaler pour un check-up complet. A lire sur Le Quotidien du médecin.

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Photo : © Frederick Dubs, RBP — Un robot traite les échantillons de sang d’un patient pour une évaluation avec le test CancerSEEK