Professionnels de santé, DRH, politiques… plus personne ne nie l’existence du syndrome d’épuisement professionnel, mais manque encore une grille de lecture objective pour les mettre d’accord.

L’Organisation mondiale de la santé caractérise le burnout par un « sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail », une définition qui laisse beaucoup de place à l’interprétation.

Ses manifestations sont d’ordre physique (asthénie, troubles du sommeil…), émotionnel (frustration, anxiété, perte de motivation, d’estime de soi…), intellectuel (problèmes de concentration, de mémoire…) et comportemental (indifférence, agressivité, cynisme, isolement, absentéisme, addiction…).

Le burnout résulte à la fois de causes liées à la nature du travail, à son organisation, à ses conditions et de causes plus intimes, telles que le tempérament de l’individu, ses valeurs, ses attentes ou sa capacité de résilience dans des situations de stress répétées.

L’impossible diagnostic ?

Ce syndrome fut d’abord identifié dans certains corps de métiers (enseignants, soignants, policiers), dont le travail revêt une forte charge émotionnelle. Désormais, les spécialistes s’accordent à dire que le burnout frappe toutes les catégories socioprofessionnelles, de l’ouvrier sans qualification au grand patron, de l’agriculteur au trader, du jeune salarié au préretraité.

Burnout Toutes les professions sont touchées par le burnout

Comble de la difficulté pour cerner le burnout : l’apparition des symptômes est très progressive et aucun n’est absolument spécifique de ce trouble. En outre, bien souvent le sujet réagit sur le tard, alors que le malaise ne s’exprime plus seulement dans la sphère professionnelle, mais irradie tous les domaines de sa vie. Comment, dès lors que le patient est dans un état d’abattement général, déterminer si son rapport au travail est à l’origine de la dépression ou s’il n’en est que l’une des conséquences ?

Le défi n’en est pas moins lancé au monde médical, en particulier aux médecins du travail et aux psychiatres, ainsi qu’à nos dirigeants. Il devient grand temps que l’on développe les outils pour mieux appréhender le syndrome d’épuisement professionnel, afin de l’éviter, et quand il est trop tard, d’offrir à ses victimes une digne prise en charge.

Lire aussi…
Epuisement professionnel : un semblant de reconnaissance légale du burnout (sur apivia-prevention.fr) pour compléter la lecture de cet article.

POUR ALLER PLUS LOIN

• La brochure pour mieux connaître l’épuisement professionnel, éditée par l’INRS (PDF à télécharger)
• Le guide d’aide à la prévention du burnout édité par le ministère du travail (PDF à télécharger)
• Le rapport de la Mission sénatoriale d’information sur le mal-être au travail (2010)
• Un article de synthèse sur « l’épuisement professionnel selon Freudenberger », le psychiatre qui a introduit l’image de « brûlure interne »

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