Photo de fruits et de sucreries avec des dés qui ont des lettres sur leurs faces et qui forment le mot diabète

En France, 5% de la population est traitée pour un diabète, cette maladie chronique qui se caractérise par une hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre dans la sang. Selon les prévisions, cette pandémie silencieuse atteindra 10% de la population mondiale d’ici 2045.

Le diabète : une maladie évolutive

Pour fonctionner, notre organisme a besoin d’énergie, dont la source est principalement le glucose, apporté par l’alimentation. C’est l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas, qui permet à ce glucose de pénétrer à l’intérieur du tissu adipeux, des muscles et du foie où il est stocké pour une utilisation ultérieure. Cette hormone régule la glycémie (taux de sucre dans le sang). Lorsque, de façon chronique, cette régulation ne s’effectue pas correctement, on parle de diabète.

Le diabète de type 1, diagnostiqué en général pendant l’enfance, est une maladie essentiellement auto-immune : le propre système immunitaire du malade détruit le pancréas qui sécrète de moins en moins, puis plus du tout d’insuline.

Le diabète de type 2 survient plutôt entre 40 et 60 ans mais il touche de plus en plus de jeunes. La maladie se développe d’abord silencieusement pendant plusieurs années, à cause d’une baisse de sensibilité des cellules adipeuses, musculaires et du foie à l’insuline : on parle d’insulinorésistance. En réaction, le pancréas produit de plus en plus d’insuline, jusqu’à l’épuisement.

À court terme, les effets du diabète sont une soif et une faim plus importantes, une envie fréquente d’uriner, de la fatigue, des malaises, des troubles visuels… À long terme, si elle n’est pas traitée correctement, l’hyperglycémie dégrade les vaisseaux sanguins, d’où un risque accru d’accidents cardiovasculaires et d’insuffisance cardiaque, mais aussi d’insuffisance rénale et d’atteinte des yeux qui peut aller jusqu’à la cécité. Elle abîme aussi les nerfs, d’où une perte de sensibilité à la douleur et à la température, principalement à l’extrémité des membres, notamment les pieds : on parle de pied diabétique. Le diabète est la première cause d’amputation chez l’adulte.

Le diabète gestationnel

Le plus souvent, il s’agit d’un diabète qui se développe uniquement pendant la grossesse et disparaîtra après, mais il arrive aussi que la maladie soit préexistante et découverte par hasard à ce moment-là. Pendant cette période particulière de la vie d’une femme, le corps régule en effet différemment la glycémie (taux de sucre dans le sang) et n’arrive pas toujours à le faire correctement.

Plusieurs facteurs augmentent le risque de souffrir d’un diabète : un surpoids ou une obésité qui s’accompagne souvent d’un manque d’activité physique, le recul de l’âge de début de grossesse (les femmes enceintes de plus de 35 ans sont plus à risques), des antécédents familiaux ou personnels de diabète, un syndrome des ovaires polykystiques.

Le diabète gestationnel peut avoir des conséquences importantes. Pour la mère, il y a un risque d’hypertension artérielle gravidique (hausse de la pression sanguine dans les artères), de pré-éclampsie (hypertension associée à la présence de protéines dans les urines), de décollement du placenta, d’accouchement prématuré et/ou de césarienne, surtout si elle présente un surpoids ou une obésité. Comme le sucre présent en excès dans le sang de la mère traverse le placenta et passe chez le fœtus, il y a aussi des risques pour lui : une croissance in utero accélérée avec pour conséquence un bébé pesant plus de 4kg à la naissance (ce qui peut entraîner un accouchement difficile et la nécessité d’utiliser des instruments, voire de pratiquer une césarienne), un risque d’hypoglycémie après la naissance.

Lutter contre le diabète : des médicaments… et beaucoup de prévention

Le traitement du diabète repose sur la coopération de plusieurs professionnels de santé, autour de trois piliers essentiels :

– L’adaptation du mode de vie. C’est en effet le principal facteur favorisant la survenue d’un diabète de type 2. Surpoids, obésité abdominale, sédentarité et manque d’activité physique sont les ingrédients d’un cocktail explosif. Une alimentation variée et équilibrée, et la pratique régulière d’une activité physique permettent de contrôler le poids, voire d’en perdre, de minimiser les variations importantes de glycémie dans la journée, de limiter les risques cardiovasculaires et l’évolution des complications. L’arrêt du tabac est aussi une mesure importante car cela permet de réduire les complications au niveau du cœur et des vaisseaux sanguins.

– Le rétablissement d’un équilibre glycémique via des médicaments oraux voire de l’insuline, lorsque les mesures visant à améliorer l’alimentation et l’activité physique ne suffisent pas. Il existe différentes familles de médicaments antidiabétiques qui diffèrent dans leur mode d’action et peuvent être associées entre elles si nécessaire. Quant à l’insuline, elle peut être administrée par des injections sous-cutanées ou une pompe à insuline.

– La surveillance et le traitement des complications, via des consultations régulières avec des médecins spécialisés, tels que des ophtalmologues, cardiologues, néphrologues… mais aussi des podologues, des chirurgiens-dentistes et des enseignants en activité physique adaptée par exemple. En plus des traitements pour contrôler le diabète lui-même, il est parfois nécessaire de prendre des médicaments pour diminuer les risques cardiovasculaires, traiter une hypertension et/ou corriger un excès de cholestérol.

La prise en charge du diabète gestationnel passe, lui aussi, par des mesures diététiques pour réduire les apports en sucre et par la pratique régulière d’une activité physique et, si cela n’est pas suffisant pour réguler la glycémie, un traitement par insuline.

Texte : © Émilie Gillet / Ethnomedia
Photo : © Nataliya Vaitkevich / Pexel