Pour mieux comprendre le succès rapide des clowns en milieu hospitalier, nous avons suivi Etoil’clown dans des services d’urgences pédiatriques.

A LIRE DANS CE DOSSIER

9h30, dans une salle d’un service pédiatrique hospitalier. C’est le moment de la transmission.
Ce dispositif, destiné à assurer la continuité des soins et la planification des tâches au moment de la relève des équipes soignantes, permet de suivre l’évolution de la pathologie de chaque enfant présent dans le service, de connaître les traitements reçus et à venir. Au début d’une hospitalisation, cet échange a aussi pour but de transmettre à tout le personnel soignant le portrait psycho-familial du jeune patient : comment réagissent les parents à la situation, sont-ils divorcés, quelle est la place des enfants dans la fratrie ? Toutes ces informations permettent d’adapter les actions thérapeutiques au cas par cas.

Des clowns à l'hôpital - Etoil'Clown
Des clowns à l'hôpital - Etoil'Clown

Parmi le personnel soignant, ce jour-là, comme régulièrement depuis deux ans, des personnes extérieures au service questionnent, prennent des notes, évaluent la possibilité, ou non, d’intervenir auprès de tel ou tel patient. Dans une heure, elles auront troqué leurs habits de ville contre un accoutrement ridicule, achevant leur métamorphose par la pose d’un nez rouge et l’adoption d’un langage et d’un comportement grotesques.

Pour les clowns, qui n’en sont pas encore, la transmission est essentielle car elle détermine le ton de leur intervention. Dès qu’elle est terminée, ils filent dans leur vestiaire et commencent leur métamorphose. Leur comportement se transforme progressivement pendant qu’ils se déshabillent puis revêtent leur nouvelle peau. Le personnage prend le dessus : la voix se transforme, la gestuelle se désorganise, toute logique connue commence à disparaître… Tout à coup, le tutoiement des comédiens laisse place au vouvoiement : c’est le signe que les clowns sont entrés en possession de leur corps.

Des clowns à l'hôpital - Etoil'Clown

Des clowns à l'hôpital - Etoil'Clown

Les interventions des clowns, jaillissant de chambre en chambre, se font sous forme d’improvisations adaptées à chaque situation. Cela n’est pas un spectacle, mais une perturbation poétique et grotesque du quotidien douloureux de chaque enfant malade, selon des modalités différentes pour chacun. Rien n’est écrit, tout l’art des clowns étant dans la capacité à ressentir une situation, pour l’exagérer et s’en s’amuser, et faire naître une émotion.

Pour les plus courageux, la suite de ce dossier est consacrée au Rôle social et psychologique du clown thérapeutique.
Pour les autres, la dernière partie de ce dossier nous invitent à suivre une intervention d’Etoil’Clown auprès de personnes âgées, dans un EHPAD : Clowns hospitaliers et personnes âgées

Crédits

Un reportage de Jean-Christophe Moine (photos, vidéos, texte)
Photographies d’illustration des interviews de Florence Vinit : © Jovia
Reproduction d’une peinture de José Disiderio Roybal : © Adobe Gallery

Toutes les photographies du reportage ont été réalisées au Centre Hospitalier de Saintonge.
Merci à tous d’avoir répondu favorablement à notre sollicitation.
Merci aussi à Tijani Smaoui pour sa relecture attentive.

Remerciements
Ce dossier a été réalisé grâce à la participation de :
• Centre Hospitalier d’Angoulême
• Centre Hospitalier de Niort
• Centre Hospitalier de Royan – EHPAD la Coralline
• Centre Hospitalier de Saintonge
• Etoil’clown
• Florence Vinit