Retard psychomoteur, malformations, troubles cognitifs, les conséquences d’une exposition prénatale à l’alcool se résument en un acronyme court comme une baffe : SAF, Syndrome d’Alcoolisation Fœtale.

Un mois de prévention démarre le 9 septembre avec la journée mondiale de sensibilisation au Syndrome d’Alcoolisation Fœtale. Car oui, boire de l’alcool enceinte est toxique pour le fœtus et peut entraîner diverses complications. C’est un danger encore trop peu connu, ou tabou, d’où l’importance de cette journée chaque année.

On estime à 8 000 par an le nombre de naissances de bébés souffrant de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF), c’est beaucoup plus que le nombre d’enfants trisomiques (400 naissances par an). Si les deux sont irréversibles, dans un cas les troubles auraient pu être évités, pas dans l’autre.
« Si une prévention efficace avait été mise en place il y a plusieurs années, on ne parlerait plus de ce fléau », déplorait Gilles Crépin, professeur de médecine et membre de l’Académie nationale de médecine, dans le Figaro en avril dernier.

Les futures mamans boivent, les bébés trinquent sévèrement et pour toute leur vie. La consommation d’alcool pendant la grossesse représente la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France. Dysmorphie du crâne et du visage, difficultés d’apprentissage, retard de croissance… Le SAF, syndrome d’alcoolisation fœtale, est reconnaissable car c’est la forme la plus grave des TCAF, pour lesquels le diagnostic est parfois long et moins évident à établir, comme le rappelait déjà Pourquoi Docteur en 2015.

Même si la mère en devenir boit peu d’alcool, c’est toujours beaucoup pour le bébé qu’elle porte. Bonnes vivantes, les Françaises se demandent s’il y a un seuil de consommation d’alcool en-dessous duquel il n’y aurait pas de risques pour le bébé, ou encore s’il suffit d’une seule « cuite », questions auxquelles un article de magicmaman donne des réponses courtes, claires et directes.

Reste qu’un quart des femmes enceintes boivent de l’alcool en France, et 1% rapportent des épisodes d’alcoolisation importante. Rien ne sert de les juger, il faut les entourer. A La Réunion, où a été ouvert le premier Centre français de diagnostic des troubles causés par l’alcoolisation fœtale, environ 5% des grossesses sont alcoolisées, et près de 240 bébés sont atteints de TCAF, dont une soixantaine de SAF, tous les ans. Des enfants nés de mères dépendantes ou consommatrices occasionnelles qui ignorent bien souvent les dangers de l’alcool. L’enjeu de la prise en charge est de fédérer tous les professionnels des secteurs sanitaire, social, éducatif, judiciaire mais aussi politique. Les femmes sont accompagnées et le nombre d’enfants atteints a chuté grâce la création d’un réseau et de structures pilotes sur l’impulsion du Docteur Lamblin, pédiatre.

En deux mots c’est très simple, enceinte c’est zéro alcool ! Lors de la précédente édition de cette journée de prévention, certains se sont élevés contre le simplisme de ce principe de précaution. Mais d’après les résultats du Baromètre Santé 2017 présenté par Santé publique France, la consommation occasionnelle d’alcool pendant la grossesse reste trop fréquente. L’interdit strict est la meilleure garantie contre les risques :
« Parce qu’aujourd’hui personne ne peut affirmer qu’un seul verre soit sans risque pour le bébé : par précaution, zéro alcool pendant la grossesse ». Cependant, pas de panique si vous avez bu une coupette avant de savoir que vous étiez enceinte, on relativise et on en apprend un peu plus en faisant le point sur 7 idées reçues à propos de la consommation d’alcool pendant la grossesse.

 

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POUR ALLER PLUS LOIN

Pour aller plus loin au sujet de la consommation d’alcool
Entre impératif de santé et patrimoine culturel, volonté sanitaire et pression des lobbies de l’alcool, les discours changent vite. Ainsi, de manière plus générale sur la question de la consommation d’alcool, alors qu’en 2017 des experts indépendants préconisaient dix verres d’alcool maximum par semaine et pas plus de deux par jour, une nouvelle étude annonce que l’idée d’une dose d’alcool « inoffensive » serait un mythe.

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