Mépris de la parturiente, ignorance de sa souffrance, gestes médicaux non consentis ressentis comme un viol, l’accouchement tient parfois du cauchemar.

En fait d’aboutissement d’un conte de fée, la presse a récemment découvert que pour nombre de mamans, le souvenir de l’accouchement est celui d’une souffrance morale et physique ineffable. Pour trop de femmes, ce n’est pas la délivrance en tant que telle qui a posé problème, mais ce qu’il faut bien qualifier de maltraitance médicale.

Le sujet était tabou, mais dans l’anonymat d’Internet, la parole s’est enfin libérée. Les témoignages révèlent des propos et traitement humiliants, un certain mépris du patient et en tout cas une absence coupable d’information. Plus grave, des gestes médicaux lourds de conséquences sont accomplis sans consentement, tels que l’épisiotomie, trop souvent imposée alors que rien ne l’exige, et des déclenchements abusifs, au gré des problématiques de rendement du service. Ajoutez à cela une prise en charge totalement défaillante de la douleur et les témoignages tiennent parfois du film d’horreur.

On ne saurait quantifier la proportion d’accouchements qui laissent ainsi un goût amer, mais on s’accorde désormais sur un nom : les violences obstétricales. Notre revue de presse vous permettra de mieux connaître ce sujet, sans en conclure, évidemment, que ces violences seraient la norme.

• Si vous avez un peu de temps, car l’article est long, ne manquez pas la remarquable enquête du Figaro.

• Pour un rapide survol du sujet, on vous conseille le papier de France Info.

• De même, les témoignages à entendre sur France Culture sont très révélateurs et poignants : accoucher dans la violence (partie 1 et partie 2). Précédemment, dans un sujet tout aussi édifiant, la radio avait déjà évoqué les maltraitances gynécologiques.

• L’OMS préconise 20% d’épisiotomie. En France ce taux est de 44%, certaines maternités pourtant le ramènent sans mal à moins de 2%. En somme cette opération ne sert à rien résume un obstétricien sur Le Parisien. Même son de cloche sur Slate.fr qui veut « en finir avec l’épisio systématique ».

• Des semaines en amont de l’accouchement, le toucher vaginal non consenti est déjà de mise, apprend-on sur LCI. C’est au point que des femmes ont peur de leur gynéco selon Le Figaro.

• Dans les jours qui suivent l’accouchement, le séjour à la maternité n’est pas toujours des plus roses. Après les obstétriciens, Slate.fr a aussi fait un sort à certaines puéricultrices.

• Toujours sur Slate, on découvre en quelques gravures vieilles de plus d’un siècle que le problème n’est pas nouveau.

• Incontournable source d’information en la matière : le site de Ciane – Collectif interassociatif autour de la naissance.

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