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Quand les anti-douleurs peuvent faire mal, très mal…

Quand les anti-douleurs peuvent faire mal, très mal…
L’aspirine, le paracétamol et l’ibuprofène ne sont plus vendus en accès libre depuis le 15 janvier dernier. Y a-t-il tant de cas de surdosage pour qu’on en arrive à une telle mesure ? Faisons un petit point sur ces médocs que nous avons tous dans notre armoire à pharmacie.
Décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé : toujours disponibles sans ordonnance, le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l’alpha-amylase sont désormais accessibles uniquement sur demande aux pharmaciens, et non plus en libre-service. L’ANSM nous informe sur le paracétamol et sur les AINS : des infos à connaître pour s’automédiquer avec discernement.
Paracétamol, AINS, aspirine, même combat contre la douleur et ou la fièvre ? Dans tous les cas, le principe à retenir c’est de respecter scrupuleusement les doses maximales et le temps entre deux prises, de ne pas excéder 3 à 5 jours de traitement et de ne pas faire de mélanges.
Maintenant, procédons par élimination. Dans son étude datant de 2018, 60 Millions de consommateurs met en garde contre l’aspirine, dont le rapport bénéfice/risque n’est plus satisfaisant pour traiter la douleur, selon le professeur Chast, de l’Académie nationale de pharmacie, qui en déconseille l’usage en automédication.
Côté AINS ? Eh bien figurez-vous que, sous leurs airs inoffensifs, ibuprofène et kétoprofène peuvent être toxiques pour les reins et entraîner des complications infectieuses graves selon une étude confiée aux centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et Marseille et portant sur des cas rapportés de 2000 à 2018.
Le paracétamol, quant à lui, a tristement été sous les feux de la rampe lors du décès de Naomi Musenga, décédée d’une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours selon le procureur de la République de Strasbourg. Choc dans nos armoires à pharmacie ! Molécule de l’Actifed, du Doliprane, du Dafalgan, de l’Efferalgan, le copain anti-douleurs et fièvre peut être dangereux ? On s’en serait douté en voyant la Suède, qui avait autorisé la vente de paracétamol en dehors des pharmacies en 2009, faire machine arrière six ans après, en 2015, et retirer tous les comprimés des rayons des supermarchés : les cas de surdosages et d’hospitalisations avaient quasiment doublé.
Cette mort stupide, par défaut de prise en charge, a au moins eu l’intérêt de sensibiliser les professionnels et le grand public.
Le paracétamol reste un médicament efficace et sûr, à condition de rester dans les clous et de respecter les doses, prévient le Pr François Chast, cette fois dans les colonnes du Parisien.
Très bien toléré par la plupart des organismes, y compris chez l’enfant et la femme enceinte ou qui allaite, il peut être utilisé en première intention par presque tout le monde. Mais attention, spécificité de la molécule, on peut rapidement arriver en surdosage, parce que le paracétamol est partout. Deux cents médicaments en contiennent, lit-on encore dans Le Parisien. Or, la dose toxique n’est pas très éloignée de la dose thérapeutique (4 grammes maxi / jour), comme Le Figaro santé le soulignait déjà en 2011 en relayant une étude anglaise concluant à la toxicité d’un surdosage régulier de paracétamol.
L’effet délétère ? Le paracétamol peut se révéler redoutable pour le foie, détail des réjouissances dans cet article de France info. En France, c’est la première cause de greffe de foie pour hépatite aiguë grave. Et si vous y ajoutez de l’alcool, vous êtes potentiellement bon pour une hépatite fulminante, enchérit Le Parisien. Le paracétamol a carrément sa propre fiche du centre antipoison. Claire, exhaustive, elle parle même des effets nocifs de la molécule sur les chats ! Régulièrement ces dernières années, des recherches ont en outre pointé des effets secondaires insoupçonnés du paracétamol, comme la diminution de l’empathie ou des problèmes gastro-intestinaux et rénaux.
Mais on retiendra surtout l’avertissement écrit en rouge qui va fleurir sur les boîtes qui contiennent la molécule. Paracétamol : attention, surdosage = danger.
Crédits
Photos : © Apivia Prévention
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