Les voici, toutes proches… Et si on profitait des vacances pour se refaire une santé ? Faisons le tour des conseils pour optimiser cette parenthèse, et des risques à anticiper !

Vacances, étymologiquement, vient de vacant, du latin vacans, participe passé du verbe vacare – être libre, inoccupé. C’est le bon moment pour couper avec le rythme de l’habitude et se recentrer sur soi. Pour un maximum de bénéfice, explique le docteur François Baumann dans Le Nouvel Observateur  : semaine 1, on ne fait rien, on se repose ; semaine 2, on profite de la vie, on fait du sport, on visite… ; semaine 3, c’est du bonus. Quinze jours mini, donc. Ce qui signifie que, même si des week-ends prolongés sont les bienvenus, ils ne suffisent pas à se régénérer et ne remplacent pas un vrai break. Prises correctement et régulièrement, les vacances préviennent l’épuisement qui mène au burn-out, souligne le médecin. Et n’oublions pas que les congés payés avaient pour but, lorsqu’ils ont été créé en 1936, de préserver la santé des travailleurs !

Se refaire une santé

Pour optimiser cette parenthèse des vacances, les bonnes résolutions ne sont pas si compliquées à suivre ! D’abord, on se recentre sur son corps que l’on remet en mouvement, en d’autres termes, on marche, les 10 000 pas quotidiens recommandés pour une bonne santé, ça prend seulement 30 minutes ! On découvre une pratique sportive ou une activité à pratiquer ensuite régulièrement le reste de l’année. On commence en douceur, pour éviter les courbatures et avoir envie de continuer après les vacances ! Même après 50 ans, et une fois n’est pas coutume, nous citons ici le blog bien documenté d’une marque, Cimalp !

— Le saviez-vous ? —

La pratique du jardinage 30 à 45 minutes plusieurs fois par semaine contribue à diminuer les risques d’hypertension, de diabète, de maladie cardiovasculaire, selon Philippe Chavanne, auteur du livre Les vacances, c’est la santé !

On mange sainement : en vacances, vous avez le temps d’aller au marché, de choisir, de cuisiner, et même de mastiquer.

On déconnecte, vive la détox numérique ! Et, de grâce, désactivez les notifications sur votre smartphone. Ne le rallumez que pour écouter le podcast de France Culture sur la cyberaddiction, par le psychiatre et addictologue Alain Dervaux. Passionnant.

Et on dort ! Les vacances d’été sont le moment idéal pour récupérer, dorloter son sommeil, le réapprivoiser, retrouver un rythme qui vous va. Super article du Figaro, à ce sujet, bien déculpabilisant : oui ma siesta de 15-20 minutes, hautement récupératrice, j’y ai droit !

Anticipons les risques potentiels pour ne plus y penser ensuite.

Le guide pratique du magazine Science & Santé de l’Inserm « Santé en vacances, les bons réflexes » date de 2012, mais il reste d’actu, fourni en explications, étoffé d’exemples parlants, truffé de bons conseils. On retiendra quelques point essentiels.

Les ennuis peuvent commencer dès le départ…
En voiture, évitez de prendre le volant si vous êtes éveillé depuis plus de 14 heures. Le chiffre qui marque : une veille de 17 heures en continu revient à avoir 0,5 gramme dans le sang ! On se prémunit contre la déshydratation du conducteur et de ses passagers en s’arrêtant régulièrement et en faisant boire tout le monde. De même, on ne laisse ni un bébé, ni un enfant, ni une grand-mère ni un animal – bref tout être vivant, même dormant – dans une voiture en été, dans laquelle la température peut rapidement monter jusqu’à 50 °C ! Oui ça semble évident, on en parlait déjà en 1983, mais il est toujours utile de le rappeler pour certains, rendus moins vifs par la chaleur…

Médecine vacances : la déshydratation pendant la route. Émission Centre Actualités du 30 juin 1983

Les phobiques de l’avion se renseigneront pour un stage antistress proposé par certaines compagnies. Pour plus de 6 heures de vol, portez des vêtements amples, levez-vous, marchez dans le couloir, éventuellement optez pour des chaussettes de contention. Argh, jetlag ? Objectif resynchronisation : prenez vos repas aux heures locales, exposez-vous à la lumière…

Sauvez votre peau !
Attention, séquence histoire vécue : en séjour au Maroc, ma fille de 8 ans s’était fait faire un henné noir. En quelques jours, le joli motif fin s’était mué en boursouflures selon l’exact tracé du dessin, sur lesquelles des poils avaient ensuite poussé ! Film d’horreur ? Non, pouvoir hautement allergisant du henné noir, à fuir ! En revanche, normalement pas de problème avec le henné naturel de couleur marron qui vire à l’orange.
Côté soleil, les préconisations sont toujours les mêmes : ne pas s’exposer entre 12h et 16h, créneau des rayons les plus verticaux et nocifs, se protéger avec des filtres UVB et UVA, porter lunettes de soleil et chapeau à large bord. Attention aux yeux aussi : le cristallin vieillit, comme la peau. Les conséquences à terme d’une exposition irrationnelle pour les yeux sont la cataracte et la fameuse dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Dans la famille des mots en -tion, après la déshydratation, je demande l’hydrocution !
Parmi les règles que l’on applique un peu bêtement, celle d’attendre trois heures après la fin du repas avant d’aller piquer une tête. Alors que l’hydrocution n’a rien à voir avec la digestion, lâchez les fauves après le pique-nique, il faut juste prendre garde au choc thermique, ce que nous explique cet article synthétique du Figaro.
Dans tous les cas, on évite de rester en pleine chaleur sous le cagnard, et on ne mange ni ne boit trop. Puis on ne se la joue pas « je cours et je plonge comme Pamela Anderson dans les années fastes », non, on va dans l’eau crescendo. À savoir : la température corporelle varie de 37 à 37,5° C dans la journée, pour atteindre son maximum en fin de journée. Une astuce ? Bien dormir, c’est simple comme après une douche fraîche !

Virus, morsure, piqûre et syndrome indien
Toujours le guide pratique « Santé en vacances, les bons réflexes » énumère d’autres risques : turista, IST, dengue, paludisme, bilhaziose, vilains virus contre lesquels des vaccins sont toujours en cours de recherche et de développement. À ce propos, êtes-vous à jour de vos vaccinations ?
Pour limiter le risque de morsure ou de piqûre par une bestiole venimeuse dans les pays tropicaux et équatoriaux, évitez de marcher pieds nus, même dans une maison, et de plonger la main dans des trous (dans un mur, une souche…). Pour les activités nature, prévoyez des vêtements couvrants anti-insectes.
Autre pathologie du voyageur : le syndrome indien, maladie mentale éphémère, « une bouffée délirante qui se manifeste quelques semaines après la découverte du sous-continent et de son tourbillon de misère, de surpopulation, de dieux inconnus… » explique le psychiatre Régis Airault, auteur de Fous de l’Inde : Délires d’Occidentaux et sentiment océanique.

Pourquoi partir aux antipodes, on peut aussi rester chez soi et être en vacances en prenant simplement le temps.
Le sujet est développé depuis plusieurs années et indique une tendance certaine avec l’apparition de néologismes : staycation ou holistay. Le concept est longuement analysé dans le papier de Sciences humaines sur Ceux qui ne partent pas. Les témoignages de ces vacanciers à domicile vous parleront-ils ? Personnellement j’en fais partie, je ne pars pas cet été. Avec les économies réalisées, puisque le plus important c’est toujours le sommeil, je vais pouvoir changer de literie… Et puis au moins, je ne me demanderai pas comment survivre au retour de vacances !

— Vacances et handicap —

Mention spéciale à APF France handicap pour sa rubrique Vacances et tourisme pour tous et toutes. Partir en groupe, en solo, en famille, entre amis ou en couple, les possibilités sont multiples !

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Photo : © jeanchristophemoine