Parce qu’elle pousse les joueurs à sortir de chez eux et marcher, l’application pour smartphone à la mode aurait un impact positif sur le corps et l’esprit. Le tout est de ne pas y jouer n’importe comment.

Tout l’été, on a pu croiser des hordes de chasseurs armés de leur smartphone, arpenter les rues des villes et les campagnes en quête de Pokémons, ces bestioles virtuelles, qui par la magie de la « réalité augmentée » s’invitent dans le décor.

Le succès fulgurant de Pokémon Go a suscité beaucoup d’intérêt dans la presse. A la rubrique société, parce qu’on n’avait jamais assisté à un tel phénomène ; avec les chiens écrasés, car le jeu a occasionné des situations ubuesques et des accidents ; et là où on ne l’attendait pas, dans les pages « santé ». Plus efficacement que les campagnes d’information sanitaire, Pokémon Go inciterait en effet à la marche, et il aurait un impact très positif sur la santé mentale.

Les raisons du succès

On comprendra mieux pourquoi cette application séduit autant à la lecture de psychologies.com ou des experts consultés par lejdd.fr. A ceux qui s’inquièteraient du phénomène, une psychologue assure dans Libération que “Pokémon Go n’a rien de dangereux bien au contraire”. Ce n’est cependant pas l’avis d’un « repenti », qui raconte au Plus de l’Obs avoir arrêté parce qu’il ne « dissociait plus le virtuel de la réalité ».

Plus efficace qu’un compteur de pas

Alors que nous sommes trop sédentaires, l’obésité et le diabète gagnent du terrain. Dans ce contexte, des chercheurs britanniques relayés par Le Parisien se félicitent de l’effet Pokémon Go. Une enquête menée à Niort et les mesures de la société Withings confirment que les joueurs ont augmenté leur nombre de pas quotidiens. C’est que pour progresser dans le jeu, il faut parcourir des kilomètres. Ainsi, peut-on lire dans Les Echos et Les Inrocks que Pokémon Go donne une leçon au secteur de la e-santé, car il donne du sens à l’activité physique. Et ce sans traumatisme musculaire, affirme l’ostéopathe interrogé par Télé Loisirs.

Un outil de socialisation

On ne dispose pas d’étude sérieuse, mais de nombreux témoignages de personnes dépressives ou souffrant d’anxiété sociale suggèrent une amélioration de leur condition grâce à Pokémon Go. Parce que les joueurs se rencontrent et se parlent. A lire sur BuzzFeedRadio Canada et Psychomédia. Plus fort encore, une mère assure que son enfant autiste a commencé à sortir de sa bulle grâce au jeu, s’enthousiasme Terra Femina, ce qui s’explique, mais ne fait pas l’unanimité, tempère L’Express.

Gare aux accidents corporels

Du point de vue sanitaire, Pokémon Go aurait tout bon, s’il n’était de nombreux exemples de personnes qui se sont blessées ou qui ont causé du tort, en étant déraisonnables dans leur quête des petits monstres virtuels. Les yeux rivés sur leur écran, certains sont tombés d’une falaise. D’autres auraient pu se noyer. Beaucoup de piétons traversent n’importe comment et des inconscients jouent au volant. Au point, apprend-on sur France TV, que la police mène désormais des opérations spécifiques. L’Humanité dresse une liste des contextes dans lequel Pokémon Go est proscrit. De son côté, France TV publie d’intéressants conseils aux parents.

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