Un étiquetage rendant mieux compte des vertus ou des inconvénients de tel ou tel aliment devrait voir le jour. Privilégiera-t-il l’intérêt du consommateur ou celui de la filière agro-industrielle, telle est la question.

Diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers… On sait que la malbouffe fait courir des risques sanitaires, mais au moment des courses, les consommateurs ne sont guère aidés dans leur choix. De là, l’idée de mettre en place un étiquetage nutritionnel facile à interpréter.

Une équipe de l’INSERM a élaboré une échelle de cinq couleurs, qui semblait près d’être adoptée, le “nutri-score”. Cette note tient aussi bien compte des apports potentiellement nuisibles (calories, graisses saturées, sucres, sodium) que des bons nutriments (fruits, légumes, fibres, protéines). En une lettre, de A à E et une couleur, du vert au rouge, apposées sur la face des produits, cela permettrait d’évaluer la valeur nutritionnelle globale d’un aliment et de le comparer à ses concurrents en un coup d’oeil.

Oui, mais… C’était sans compter sur le fait que ce système n’emballe pas les professionnels de l’agroalimentaire. Ils redoutent qu’un logo rouge ne stigmatise certains produits. Or, sans la bonne volonté des industriels, rien ne saurait changer. La réglementation européenne veut en effet que l’étiquetage simplifié ne soit que facultatif.

Dans ce contexte, le Ministère de la Santé lance une étude de grande ampleur pour départager quatre types d’étiquetage, dont certains promus par l’industrie. Cette expérimentation pourrait être une bonne nouvelle, si elle ne repoussait encore la décision et s’il ne planait le soupçon de conflits d’intérêts. Une partie de la presse semble ne pas en douter.

Systemes graphiques de qualité nutritionnelle

• A lire sur le site du Monde, l’éditorial « Bataille autour de l’étiquetage », l’article qui dénonce un scandale, avec un résumé en infographies.

• Autre pavé dans la mare : l’enquête de Cash Investigation, « Business contre santé » (à 1h18, après un document perturbant sur la charcuterie…). Avant même la diffusion, la directrice de l’Association nationale des industries alimentaires avait répliqué sous la forme d’une tribune libre.

• Les abonnés à Mediapart liront avec intérêt « Des chercheurs pris pour cible par le lobby agroalimentaire » et, après la réponse du ministre de l’agriculture, « Etiquetage nutritionnel : Stéphane Le Foll au secours des industriels ». A défaut, on en trouvera une synthèse sur le site Arrêt sur images.

• Sur un ton beaucoup plus neutre, le descriptif du test qui commence le 26 septembre, sur L’Usine Nouvelle et Que Choisir.

• Incontournable : la base de données Open Food Facts, qui passe au crible des milliers d’aliments et affiche d’ores et déjà leur score nutritionnel en couleur.

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