Le dépistage du cancer du sein est important, mais ses modalités font débat dans la communauté scientifique. Au point que le gouvernement a décidé de les remanier.

Largement médiatisée, pour ainsi dire institutionnalisée, la campagne « Octobre rose » a le mérite de faire parler du cancer du sein qui est le plus fréquent chez les femmes et le plus meurtrier. L’opération est mobilisatrice et sympathique, cependant elle a tendance à occulter une controverse quant à la mammographie systématique, prônée depuis 2004, chez les 50 à 74 ans.

D’un côté, des chiffres plaident pour cette politique de dépistage. De l’autre, des études relativisent son intérêt et insistent sur le risque de surdiagnostic. A priori, le bénéfice est supérieur aux inconvénients, mais les avis sont si tranchés que l’on peine à y voir clair. C’est bien dommage pour les premières concernées, qui gagneraient à ce qu’une information objective les aide à choisir au cas par cas.

Au terme d’une « concertation citoyenne et scientifique », le ministère de la Santé vient de prendre acte de cette problématique et des doutes que suscite le « dépistage organisé », dont il annonce une « rénovation profonde ». En attendant, voici, quelques liens pour vous faire une idée.

La refonte annoncée

Le gouvernement a donc promis des changements. En voici le commentaire, neutre, de Santé Magazine, et ceux, plus critiques, du Journal international de médecine, qui évoque une « occasion manquée ».

La controverse

La Dépêche s’est intéressée à la « remise en cause » du dépistage organisé et a recueilli les propos de deux radiologues. Pour l’une, on dispose d’un « dépistage de qualité », pour l’autre, il faut mettre un terme à ce « dogme d’Etat ». Le site du collectif Cancer Rose, auquel cette dernière appartient, présente ces positions dissonantes en vidéo ou dans la brochure « Une décision qui appartient à chacune ». C’est le message qu’elle martèle régulièrement sur le Huffington Post.

Pour comprendre ce point de vue, on lira aussi l’article « la polémique expliquée » sur le Journal des Femmes, assorti de l’interview d’une documentariste qui s’est penchée sur le sujet. Le film, « Au nom de tous les seins », est disponible en ligne, de même que le débat qui a suivi sa diffusion.

Le dépistage

On insiste sur le fait que la polémique porte uniquement sur la mammographie systématique et en aucun cas sur le dépistage en général. Dans 9 cas sur 10, ce cancer peut être vaincu. Les chances de guérison sont d’autant plus grandes et le traitement d’autant moins lourd que la détection est précoce.

Le dépistage passe avant 50 ans par une palpation régulière par un professionnel de santé et par un auto-examen, illustré ici, ou expliqué en vidéo sur e-sante.fr. En cas d’anomalie ou chez une personne à risque, on en viendra à une mammographie et, si besoin, à des examens complémentaires. La brochure de L’Institut national du cancer (INCa) sur le dépistage organisé décrit bien ce parcours de santé et celle de l’association « Le cancer du sein, parlons-en ! » met l’accent sur ses enjeux.

Les gestes de l’auto-palpation sur cancerdusein.org

Tout savoir sur le cancer du sein

Tumeurs bénignes, cancers in situ ou invasifs, métastases… Chirurgie, radiothérapie, hormones, chimio… Il n’existe pas un, mais des cancers du sein et une multitude d’approches thérapeutiques. Le web regorge de ressources pour s’y retrouver. On se tournera par exemple vers le dossier très pointu du site pourquoidocteur.fr, vers la synthèse de la Ligue contre le cancer ou celle de l’INCa.

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